Journal de Genève, 7 mars 1989

Huit peintures, cinq maquettes et une sculpture constituent une exposition cohérente et convaincante, où l’aspect constructiviste de Fabiana de Barros se marie à son sens du jeu et de l’aventure. Moscou, Genève, Berlin, Tokyo et Sao Paulo : cinq maquettes de tours pour cinq grandes villes modernes. De couleurs vives, dotées d’enseignes bien reconnaissables, ces tours réapparaissent dans les peintures, prises alors dans un tourbillon qui les déforme et les cache partiellement.

Séduisantes en soi, à la manière d’objets artisanaux et de modèles réduits, ces maquettes de tours héroïquement dressées sont exaltantes en tant que manifestations de belles utopies (on pense bien évidemment au Monument pour la Troisième Internationale de Tatline). Utopies fragiles peut-être, mais protégées et « couvées » sous des chapes de verre, et montées sur des socles, en véritables œuvres d’art.

L’intérêt grandit lorsqu’on étudie le mouvement imprimé à ces constructions, tel qu’il apparaît sur les toiles. Utopie ici aussi, l’artiste imaginant la tornade qui résout l’impossible pari de l’architecte : élever jusqu’au ciel sa « tour de Babel ». Le peintre fait si bien que les constructions disparaissent presque au terme de l’opération, mangées par l’azur …

Fabiana de Barros

Carton d'invitation de l'exposition

Fabiana de Barros

Vue partielle de l'exposition

photo : J. Berthet

site web de l'artiste

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