andata . ritorno laboratoire
d'art contemporain
Joseph
Farine
Joe
FLOUR est le nom américanisé de Joseph FARINE, ce diminutif étant en soi une
position critique vis-à-vis du marché de l’art, de la part d’un individu ayant
une pratique publique de galeriste et, circonstanciellement d’artiste.
Son
travail artistique est basé essentiellement sur la performance, l’installation
et la production d’œuvres basées dans l’héritage de l’assemblage et du collage.
Il produit entre 1992 et 1998 des dizaines d’installations dont il ne reste que
des traces photographiques.
Le
citationnisme est récurrent dans son oeuvre, non pas dans le sens postmoderne
de redite historique mais plutôt sous la forme d’hommage à des artistes, des
poètes qui l’ont profondément marqués.
« Je
ne sais rien, je ne vaux rien, et quand je mets les mains dans mes poches je
trouve encore les idées des autres », Willem De
Kooning.
La
performance « Dithyrambe », en hommage à l’artiste français Jacques
MONORY a lieu en 1982, encore sous le nom de Joseph FARINE. Il
s’agit, par la réalisation d’un faux que l’auteur réel est venu authentifier,
d’un hommage à un peintre essentiel de
« Call
me Arturo », hommage à Arthur RIMBAUD a lieu en 1991 au moment
du Centenaire de la mort du poète dont la fin de la vie fut mêlée au commerce
en Afrique. Hommage d’un « marchand d’art » au Poète qui finit
« marchand d’armes ».
Joe
Flour signe un « Hommage au Pop Art » dans une performance de
1992.
Il
intervient dans une installation performative à ART BASEL en 1993 sous
le titre « Objet - traître » avec l’artiste François JAQUES , où c’est le blanchiment d’argent
sale dans le commerce d’art qui est ciblé, geste qui prend tout son sens au
sein de la plus importante foire d’art contemporain du monde, pour la
circonstance le nom de la galerie est métamorphosé en ANDATA/BOTERO.
En
1996, « Hommage à Yves KLEIN », reconstitution de l’exposition
du vide d’Yves KLEIN en 1958 chez Iris Clerc à Paris, cette manifestation
est parallèle à une exposition de Pierre Descargues « Et si Yves
KLEIN nՎtait pas mort Ȉ
À
la foire d’EUROP’ART à Genève, il présente en 1996 « To be free, to be
in love »-Hommage à Saint-François d’Assise et Charles Baudelaire ».
Deux personnalités paradoxalement reliées pour la circonstance dans leur
rapport sublimé à la matérialité - du dandysme baudelairien à l’éloge de la
pauvreté franciscaine.
La
dernière intervention de Joe FLOUR date de 1998 sous le titre « Circulez,
il n’y a rien à vendre ». Sur le stand d’EUROP’ART - Genève sont
présentées trois œuvres d’Andy WARHOL, Joseph BEUYS et Marcel
DUCHAMP dans le seul but de les faire voir pour leur valeurs
intellectuelles et émotionnelles. Une affiche signée, numérotée à 1000
exemplaires est offerte aux visiteurs et aujourd’hui épuisée.
Après
cette ultime performance, Joe FLOUR choisit le « Harrar » du retour à
son travail de faiseur d’expositions selon le mot de Harald Szeemann en
tant que directeur artistique de la galerie/laboratoire ANDATA/RITORNO.
L’aboutissement de son travail dans ce lieu est pour lui programmé à une date
incertaine dans le retour à sa propre production plastique par un travail de
peinture qui sera mené à un paroxysme conceptuel. En effet, l’auteur après
avoir défendu et montré de très nombreux artistes pendant des décennies dans
son activité de médiateur culturel, activité considérée à part entière comme
pratique artistique , face à la spectacularisation intensifiée du monde
de l’art, ne rendra en aucune manière son travail personnel publique dans
le cadre institutionnel ou sur le champ du marché de l’art. « Les
arts futurs seront des bouleversements de situations ou rien. » Guy
Debord
Joe Flour
stand
d’EUROP’ART - Palexpo, Andata . Ritorno, Genève, 1998
Andy Warhol
"
Taigan et Wedma avec leur maître "
sérigraphie,
acrylique sur toile, 119.5 x 112cm, 1973
·
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