celui qui(Etant donné l'éclairage de Bill Culbert et la bouche torrentielle d'Arthur Rimbaud)

Call me Arturo !

A propose de l'héritage du cataclysme solaire rimbaldien

"C'est aussi simple qu'une phrase musicale!"

A. Rimbaud

(Guerre)

 

Rimbaud était de la race de ceux qui, parcourant le plus possible le monde en tout sens, a mis parfois sa vie en énorme danger et état de vertige permanent, pour tenter d'accéder à la possession du ciel. Nous ne reculerons jamais assez, toujours plus loin, les frontières de possible.

                                Réduire Rimbaud à un statut de commerçant à la fin de sa vie est une usurpation historique. Rimbaud a troqué le marché des métaphores, non pas pour celui des esclaves mais certes de l'or et des armes, du café (qui était à l'époque considéré comme une drogue) tout simplement pour se donne les moyens de vivre. On ne peut reprocher à un poète de "gagner sa vie". Trop d'individus sont contraints de la perdre en la passant douloureusement et difficilement à la gagner.

                                Son vrai trafic d'armes est contenu intrinsèquement dans œuvre écrite, qui est une invitation à Marcel Duchamp, quant-à-lui, a trouvé son Harrar dans l'ironie ludique et réflexive des parties d'Echecs, mais celles-ci n'ont jamais signifié, en fait, un MAT pour l'art dans sa vie.-L'œuvre éclairée au gaz posthume, installée au Musée de Philadelphie, scintille dans la carte de nos référence aujourd'hui comme une autre "Illumination" pour nous donner raison de croire encore en l'art.

                                 La lecture de Rimbaud sous les feux de Culbert dans cet avant-Noël 1991, voudrait être une invitation au Bonheur Sublime, encore, jamais gagné pour tout les hommes qui demeurent mes frères, ceux qui persistent à penser que l'art comme disait Baudelaire est "d'être absolument soi-même", en sachant que la pire des menaces qui pèse sur nos vies, comme une épée de Damoclès, est toujours le fantôme du goût de la possession. L'art, comme l'amour, ne peuvent être "possédés", ces deux choses ne peuvent être concevables que dans une fréquentation exigeante et intense: une habitation (comme on dirait être habité), toujours à reconstruire. L'habitation est peut être bien, oh architectes inconnus, amis déjà de la liberté future à gagner, de l'ordre du "divin" alors que la "possession" est d'un ordres "diabolique".

                                 Je vous souhaits de mettre toutes vos énergies vitale à la plus grand vitesse possible afin de traverser l'enfer des contraintes terrestres pour mieux gagner, ici et maintenant  LE PARADIS.

Sur terre et bien humainement à vous.

                                 Joseph-Charles  Farine

copyright, E.E.S.L.L.-1991

(Entreprise d'Expérimentation Suprême de la Liberté Libre)

-Société à but non lucratif fondée en novembre 1991.

Sans aucune kapital.

tendu invisible relie donc l'écriture des "Illuminations" à cet artiste londonien. L'enjeu pour chacun d'eux étant bien d'œuvrer et ouvrager la luminescence jusqu'au dépassement. Les anniversaires ont toujours un arrière-goût maussade des commémorations faits à coup maussade des commémorations faites à coup d'érection lapidaire.

                            Rimbaud, par le passage hallucinant de sa très courte existence, est pour nous l'image exemplaire d'un individu qui a su faire basculer son urgence poétique dans l'immédiateté de la vie. Le mouvement FLUXUS, ne dans ce dernier quart de siècle, est un héritage pâlot de l'aventure foudroyante de la subversion rimbaldiste.

Le lieu d'une galerie d'art contemporain pour relire cette œuvre essentielle que sont " Les Illumination" de Jean-Arthur Rimbaud est comme un point névralgique pour poser la question de l'aliénation des objets intellectuels et sensibles que sont les œuvres d'art au statut de marchandise. Nous n'aurons jamais assez d'une vie pour combattre ceux qui réduisent l'art à un unique statut de transactions marchandes et spéculatives dans un monde régi tragiquement par la Conspiration international du fric et du pouvoir.

                            Rimbaud, vecteur hallucinant du génie poétique, face à cette question cruciale, a préféré quitter la littérature pour le goût inassouvissable de la vraie vie. Son voyage africain est une application "à la lettre" de l'imagination vécue dans le sang, la chair et les mots. Au commencement était le Verbe; il est des pratique verbales qui se vivent jusque dans la meurtrissure de la chair. Les moyens de "communiquer" ne sont pas si nombreux. Nous avons le Verbe et la Chair.-Pour ma part, ne m'en voulez pas de parler sans cesse quand je suis debout, vous savez, couché je ne connais que le langage de la sensualité.-Le silence, quant à lui, n'est acceptable que pour les arrêts mérités de la réflexion. Le silence est toujours inacceptable devant la bêtise et la soumission.

                            Arthur Rimbaud n'a jamais quitté la poésie mais il a fui les milieux littéraires et leur affublement de sottises. Il a simplement compris très vite que la société occidentale était incapable de le faire vivre matériellement des fruits de son génie. Rimbaud allant à Paris pour tenter vivre d'activités scripturales journalistiques, n'a jamais réussi à aliéner écriture en la pliant à un statut caricatural de la littérature. On sait comment cela a fini; un passage d'une saison diabolique qui l'amena au génie littéraire céleste, et dont il fit ses adieux au genre. Lorsque Rimbaud a décidé de parcourir physiquement le monde plutôt que de se contenter de voyages verbaux et linguistique d'une savance extrême; la poésie se confondait alors avec le goût immesuré de la découverte vécue, de l'invention égrenée à chaque seconde de la manière la plus intense possible dans le sablier profondément singulier que représente la vie de chaque individu.