andata . ritorno    laboratoire d'art contemporain

Marc Couturier

Samedi 22 septembre 1990

Marc Couturier

à la galerie Andata . Ritorno

Contemplation, rêve, méditation, sobriété, concentration, silence. À nuls autres travaux cette inflation de mots ne correspond aussi bien qu’à celui de Marc Couturier. Avec les réalisations de cet artiste français, né en 1946, la galerie Andata/Ritorno s’est transformée en un lieu presque magique. Le vocabulaire formel se base sur la courbe, rendue quasi immatérielle par la finesse da sa réalité tangible.

Les oeuvres, au tranchant aérien, semblent se confondre avec la paroi. Le regard glisse sur « Lâme », titre qui établit un rapport avec le spirituel. Le regard perçoit une ombre, un reflet sur la tranche de bois recouverte de feuille d’or blanc ou jaune. D’impalpable, l’arrête devient tranchante, agressive ou, selon le mouvement du spectateur, elle s’intègre et se voit happée par l’ombre ou la blancheur du mur. Ces perceptions différenciées résultent de l’attention soutenue que l’artiste a su porter à la longueur, à la largeur, à la hauteur et à la profondeur des formes mises en jeu dans l’espace. L’artiste joue également avec les lectures symboliques. Il lui vient alors à l’esprit l’idée de la barque céleste des dieux égyptiens, recouverte d’or, allusion à l’immortalité de la chair.

Un cycle de tableaux emprisonne la fragilité de l’hostie. « Continent noir » baigne dans une lumière étrange voulue par l’artiste. Neuf surfaces énigmatiques de légèreté délivrent des cercles de lumière qui semblent émaner des supports, délimités par des cadres de ciment gris. Centrifuges, les taches paraissent se disperser éclabousser les limites du cadre et investir ainsi la blancheur de la galerie. Cette suite est une véritable invitation à la méditation. Les formes circulaires renvoient aux halos que l’on imagine autour des corps célestes.

Marc Couturier évite l’écueil de la lourdeur qui accompagne souvent un art louvoyant avec un contenu symbolique. L’imaginaire fonctionne librement, les métaphores peuvent se succéder. L’oeuvre s’offre toujours belle, simple, minimaliste. Les formes se prêtent aux déclenchements des associations rêveuses, mais elles se suffisent à elles-mêmes. (Jusqu’au 14 octobre).

M. P.

en construction

 

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