andata . ritorno    laboratoire d'art contemporain

Patrick Weidmann

 

« peintures . objets . photographies »

 

Hebdo Spectacles

La Tribune de Genève

Samedi 23 et dimanche 24 novembre 1985

Patrick Weidmann à la Galerie Andata/Ritorno

Les paradoxes d’un séducteur

PORTRAIT

Malgré son imper polar 1940, il commet parfois des impairs. Par exemple, pourquoi ne se lancerait-il pas carrément dans le cinéma ? Avec son air de grand méchant loup qui déambule dans les rues froides de novembre comme un agneau, il ferait une proie idéale pour les nouveaux cinéastes milanais. Mais pour l’instant, Patrick Weidmann se contente de plastiquer l’art avec quelques échappées vidéo sur les bords, on ne sait jamais …

   Il ne se fait pas pour autant des illusions, même si quelque part il aime jouer les illusionnistes. « De nos jours », dit-il, « l’art est sujet de l’art. Il l’est même tellement devenu qu’il a tendance à ne plus l’être ». Va-t-on enfin retrouver le paradis perdu ? Reste l’opacité de la manière (ou de la matière).

Contagion esthétique

   À ce propos, Weidmann n’hésite pas à s’auto-accuser de maniérisme. « C’est un mot à la mode. Je suis victime de cette contagion esthétique. La manière est proche de l’attitude. C’est en fait l’hypertrophie de certains éléments de ton travail, et d’une certaine façon une métaphore de la catastrophe. Ainsi, les simulacres qu’on utilise, les leurres qu’on induit, tout cela entre dans la manière. »

   La peinture est-elle vraiment le champ idéal de ce discours sur le travestissement que ne renierait pas un comédien ? « La peinture », pense Weidmann, « c’est une chose concrète. Il faut trouver des matérialités très précises. Par exemple, j’use de pigments brillants qui sont précieux dans une sorte de système baroque où une certaine rigueur se détériore. La brillance, c’est une forme de résistance entre toi et ta peinture, une épaisseur dans la superficie. Tu es obligé de te condenser devant ce que tu fais. »

La quadrature du cercle

   Condensation n’inclut pas automatiquement simplicité. Au contraire, les clinquants du quotidien semblent faire tintinnabuler l’artiste. « Je fais attention à tout ce qui est cérémonie », reconnaît Weidmann, « et spécialement à toute cérémonie qui crée notre environnement. D’une certaine manière, j’essaie de lier des antagonismes que je sais plus forts que moi. Par exemple, le problème du cadrage. Pourquoi ne pas introduire les solutions du cinéma dans la peinture, et vice-versa ? Peut-être est-ce la quadrature du cercle, mais tant pis. Le cadre, c’est une dimension qui donne un poids aux images. Il est synonyme de décision, d’environnement. La couleur, c’est différent. En cinéma, on doit passer par M. Kodak, mais en peinture on peut accélérer le processus pour lui donner un sens possible. »

   Ce sens n’est pas aisé à découvrir chez Weidmann. En est-il conscient ? Est-ce un parti pris ? « Je détourne beaucoup les systèmes de représentation quotidiens », reconnaît-il, mais je travaille très intuitivement, je me dirige au radar et je m’arrête souvent ». Et le détournement, il ne l’applique pas seulement aux images peintes ou filmées, mais aussi aux mots. Pendant un temps, il s’est même essayé à la critique artistique, notamment dans nos colonnes : « Tout est fait pour démoraliser un jeune homme qui veut écrire sur l’art », se souvient-il (déjà !).

 

 Patrick Weidmann

 

 

« sans titre », 100 x 100cm, 1985

photo :  P. Weidmann

 

 

 

 

Patrick Weidmann

 

 

« sans titre », 100 x 100cm, 1985

photo :  P. Weidmann

 

 

 

 

 

Patrick Weidmann

 

 

« sans titre », 200 x 200cm, 1985

photo :  P. Weidmann

 

 

 

 

Patrick Weidmann

 

 

« sans titre », 200 x 200cm, 1985

photo :  P. Weidmann

 

 

 

 

Patrick Weidmann

 

 

« sans titre », 200 x 200cm, 1982

photo :  P. Weidmann

 

 

 

 

 

Patrick Weidmann

 

 

« sans titre », 100 x 100cm, 1985

photo :  P. Weidmann

 

 

 

 

Patrick Weidmann

 

 

« sans titre », 60 x 30cm, 1985

photo :  P. Weidmann

 

 

 

 

Patrick Weidmann

 

 

« sans titre », 60 x 30cm, 1985

photo :  P. Weidmann

 

 

 

 

Patrick Weidmann

 

 

« sans titre », 65 x 50cm, 1985

photo :  P. Weidmann

 

 

 

 

Patrick Weidmann

 

 

« sans titre », 60 x 40cm, 1985

photo :  P. Weidmann

 

 

 

 

 

Patrick Weidmann

 

 

« sans titre », 50 x 30cm, 1985

photo :  P. Weidmann

 

 

 

 

Patrick Weidmann

 

 

« sans titre », 60 x 50cm, 1985

photo :  P. Weidmann

 

 

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