andata . ritorno laboratoire d'art contemporain
Josée Pitteloud
«La peinture est fille de joie mais ce n'est qu'avec
le temps que ses dessous remonte et ne vous attendez pas à ce qu'elle avoue ses
repentirs, Apprenez cependant que le pire la rend meilleure.»
Se laisser épater sans se faire abuser: S'abandonner
mais prendre ses précautions. Dans la volupté de peindre, tout est dans l'art
de s'enfoncer avec délectation. Sachant qu'aux délices font pendant les incertitudes
et les soupçons, qu'aux fièvres succèdent les sueurs froides.
Que la main s'aventure et la raison vacille.
Propositions et interrogations sont lancées presque aveuglément Ecran de
projection? paravent? la toile s'imprègne de moiteurs et de fulgurances
étouffées. Puis Je regard, en coin, guette. Désirs en attente et perplexité:
chaque nouvelle donne modifie le jeu. Comment garder la main? D'un geste,
effluves ou touches sont dissipées, vouées au dépit ou aussitôt revivifiées. La
spontanéité coûte le repentir? Qu'à cela ne tienne: hausser le ton, le rendre
plus acide, désarçonner, surtout troubler!
L’œil cille, erre dans le vague, se saoule
de mouvances, rêve de palpitations, tremble de se faire piéger. Fébriles
visions ou .images fugaces? Ne pas s'emballer, sa ménager du répit, apprécier:
Moments de calme à savourer: Pans de couleurs absorbés les yeux clos, parce que
c'est Affaire de températures, d’émanations. L’onde se propage dans
les membres et l’attention se met à flotter, Les pensées clapotent au
souffle des préoccupations, se resserrent ou se dispersent comme une myriade de
traces effarouchées. Divagations et concentrations engendrent des courants,
tissent un réseau, innervent une pulpe. Mais de la couleur ou du dessin, qui
l'emporte? et si la couleur elle-même n'était que dessin et qu'on ne sache plus
laquelle domine? Panique et sensations pulsatives, confusion autant
qu'euphorie.
La subjectivité se gorge de colorations poussées
jusqu'à la tumescence. Cela menace de fuser: S'offre alors une béance qui, sans
rien tempérer, attise au contraire les oppositions. Mais forcer les contrastes,
c'est ouvrir une blessure La passion est perverse. Même quand Lucio Fontana,
incisant la toile, entoure l'acte d'un certain dandysme. Faut-il violer
la..peinture pour se donner de l'air? Plus justement Josée Pitteloud inaugure
un nouveau spatialisme, conservant le positif de l'agressivité, mâtiné d'une
contemplation effervescente à
Philippe Mathonnet
Josée
Pitteloud
« Outremer Cadmium
Ivoire 27 X 88 », acrylique sur toile, 100 x 220cm, 1989
Josée
Pitteloud
« Outremer Ivoire 1
l », acrylique sur toile, 110 x 100cm, 1989
Josée
Pitteloud
« Ivoire Outremer 1
ll », acrylique sur toile, 100 x 200cm, 1989
Josée
Pitteloud
« Nature Grise 21
Vlll 88», acrylique sur toile, 110 x 170cm, 1989
Josée
Pitteloud
« Titane Amarillo 1
l », acrylique sur toile, 110 x 170cm, 1990
Accueil I Historique I Exposition en cours I Exposition à venir I Artistes
I Contact I Liens