andata . ritorno    laboratoire d'art contemporain

Jean Stern

 

« Caldo / Freddo »

TRIBUNE DE GENÈVE

MARDI 29 SEPTEMBRE 1992

Jean Stern implante deux colonnettes

dans la Galerie Andata/Ritorno

Le plasticien genevois joue avec les structures architecturales.

« Il s’agit pour moi de toujours maintenir l’équivoque. »

 

Deux colonnettes scandent l’espace d’Andata/Ritorno. L’une divise la salle alors que l’autre, engagée dans le mur, se laisse à peine deviner.

   Ces éléments sont devenus, pour Jean Stern, l’objet d’une réflexion qui le titillait depuis un certain temps. La colonne, cet élément architectural qui conduit le regard, se prête volontiers aux déclinaisons de toutes sortes.

   Mais les pièces exposées n’entrent pas dans cette rhétorique-là. Elles échappent à toute tendance mimétique. Sans rien dire sur elles-mêmes, elles indiquent seulement des relations. Des relations qui existent entre ses structures, qui s’instaurent avec le mur et qui jouent avec l’espace environnant.

   Parler du travail de Jean Stern, c’est se risquer à utiliser des mots qui glissent juste à côté de ce que l’on tente d’exprimer « L’important pour moi », dit le sculpteur, « est de toujours maintenir l’équivoque. »

   Ses œuvres comportent en effet une ambiguïté dont elles ne se départissent jamais. Lorsqu’on tente de s’accrocher à un sens qui semble résister, le voilà qui aussitôt s’en va vers autre chose.

Matériaux échafaudés

   Les « sculptures » de Stern rassemblent des formes et des matériaux bizarrement échafaudés : tôle galvanisée, zinc, bois, plomb, vis et joints de colle. L’abstraction des assemblages est servie par des matériaux destinés à la casse.

   Les œuvres sont posées contre le mur duquel elles ne s’aventurent guère. Peinte en blanc, une partie ondulante se confond même avec son support. Dans ces objets - sculptures, les formes cintrées, les contours courbés, les lignes brisées ou les angles saillants participent d’une construction complexe qui ne se laisse saisir que dans la multiplication des vues. Tout est affaire de perception et celle-ci est constamment obligée de revoir ses conclusions !

Le phénomène de l’illusion

   Voilà posé un problème dont s’occupe Jean Stern depuis ses débuts et qui a trait au phénomène général de l’illusion. Cet intérêt transparaît dans le sous-titre cultivé de l’exposition « Figures et Composto Finto ». Il s’agit autrement dit d’un ensemble hétéroclite feint destiné à tromper le monde. On n’est pas loin de la perception baroque, ce qui, à l’égard de l’austérité de ces œuvres, peut donner une impression de curieuse étrangeté. Décidément, et dans la continuité da sa démarche plastique, Jean Stern crée un art qui s’adresse bien à notre sensibilité et à notre intelligence.

Françoise Nyffenegger

 

 

Jean Stern

 

 

vue partielle de l'exposition, Andata . Ritorno, Genève, 1992

photo : J.Stern

 

 

 

Jean Stern

 

 

vue partielle de l'exposition, Andata . Ritorno, Genève, 1992

photo : J.Stern

 

 

 

 

 

Jean Stern

 

 

vue partielle de l'exposition, Andata . Ritorno, Genève, 1992

photo : J.Stern

 

 

 

Jean Stern

 

 

« Angle 30deg. et trait »

plomb, inox,plâtre et bois, 316 x 40 x 21cm, 1992

photo : J.Stern

 

 

 

Jean Stern

 

 

« Echelle de Jacob »

T.M. sur miroirs, bois, plâtre, t. galva,

316 x 46 x 15cm 1992#09

photo : J.Stern

 

 

 

Jean Stern

 

 

« Angle droit + arc »

Inox, bois, plâtre et heraklit, 305 X 5 X 67cm, 1992

photo : J.Stern

 

 

 

Jean Stern

 

 

« II Cavaliere Bernini II »

Bois et tôle galvanisée, 316 x 24 x 24cm, 1992

photo : J.Stern

 

 

 

Jean Stern

 

 

« Fragment hyperboloide »

T.M. sur tôle galva, zinc, bois, 316 x 23 x 18cm, 1992#11

photo : J.Stern

 

 

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