andata . ritorno    laboratoire d'art contemporain

Joseph Farine

 

 « Call me Arturo »

 

Performance

 

     « CALL ME ARTURO » est une performance réalisée par Joseph Farine le 19 décembre 1991. L’idée de cette performance était de mettre en jeu deux paroles. La voix de l’auteur qui a une trajectoire particulière, parce qu’il était d’abord artiste, puis a choisi depuis dix ans d’être galeriste en faisant donc un travail indirect de création. Cette voix où le galeriste exprime sa vision poétique du monde est mise en corrélation avec la trajectoire d’un poète qu’il admire infiniment : Arthur RIMBAUD.  Admiration non seulement d’un Génie littéraire mais d’une trajectoire artistique particulière, puisque Rimbaud a abandonné très tôt la littérature pour partir à la découverte du monde, en choisissant de faire du commerce en Afrique comme moyen de gagner sa vie.

 

     Cette performance s’est déroulée sur deux lieux. La galerie ANDATA/RITORNO où le texte du marchand d’art était diffusé sur bande magnétique et se terminait par la lecture d’un poème écrit à l’heure et à la date exacte du Centenaire de la mort de Rimbaud. Ce poème était dit sur la musique de « La Valse Triste » de Sibelius, qui mimait un orchestre symphonique dans la rue, en face de la galerie et visible par les verrières de celle-ci.

 

    La deuxième partie de la performance avait lieu à la SIP (futur Musée d’Art Moderne). Le public devait donc se déplacer. Cette idée de déplacement fait référence à la vie d’Arthur RIMBAUD qui fut un voyageur perpétuel. Dans ce lieu, deux comédiens : Marie - Luce FELBER et Jacques ROMAN tenaient le rôle d’Arthur RIMBAUD en faisant la lecture des « Illuminations », à partir  des cabines téléphoniques se trouvant dans l’entrée du bâtiment. Le son était diffusé dans l’espace intérieur avec, pour seule image, une sculpture de l’artiste anglais Bill CULBERT, dont l’œuvre se caractérise par un travail de mise en scène de la lumière dans des objets et installations plastiques.

 

    La performance se terminait par un strip-tease exécuté par une artiste de cabaret sur deux musiques faisant référence et rendant hommage à Andy WARHOL : artiste représentatif de la fin de ce siècle comme RIMBAUD l’est pour la fin du siècle dernier. Le strip-tease représentait symboliquement la mise à nu de l’auteur en tant que galeriste et artiste dans ce geste performatif.

 

    Cette performance a rassemblé plus de 500 personnes. Une performance est un geste artistique risqué misant sur l’aspect événementiel et éphémère. Ce n’est pas une pièce de théâtre ni une lecture de poèmes où le public est en position d’écoute et de vision confortable.

 

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Joe Flour

Joe FLOUR est le nom américanisé de Joseph FARINE, ce diminutif étant en soi une position critique vis-à-vis du marché de l’art, de la part d’un individu ayant une pratique publique de galeriste et, circonstanciellement d’artiste.

Son travail artistique est basé essentiellement sur la performance, l’installation et la production d’œuvres basées dans l’héritage de l’assemblage et du collage. Il produit entre 1992 et 1998 des dizaines d’installations dont il ne reste que des traces photographiques.

Le citationnisme est récurrent dans son oeuvre, non pas dans le sens postmoderne de redite historique mais plutôt sous la forme d’hommage à des artistes, des poètes qui l’ont profondément marqués.

« Je ne sais rien, je ne vaux rien, et quand je mets les mains dans mes poches je trouve encore les idées des autres », Willem De Kooning.

La performance « Dithyrambe », en hommage à l’artiste français Jacques MONORY a lieu en 1982, encore sous le nom de Joseph FARINE. Il s’agit, par la réalisation d’un faux que l’auteur réel est venu authentifier, d’un hommage à un peintre essentiel de la Nouvelle Figuration des années 1970, à un moment où une autre figuration tenait le haut du pavé sur le marché de l’art (Combas, Di Rosa, Boisrond, etc. …). Le geste est donc un clin d’œil ironique sur l’hébétude des modes artistiques.

« Call me Arturo », hommage à Arthur RIMBAUD a lieu en 1991 au moment du Centenaire de la mort du poète dont la fin de la vie fut mêlée au commerce en Afrique. Hommage d’un « marchand d’art » au Poète qui finit « marchand d’armes ».

Joe Flour signe un « Hommage au Pop Art » dans une performance de 1992.

 Il intervient dans une installation performative à ART BASEL en 1993 sous le titre « Objet - traître » avec l’artiste François JAQUES  , où c’est le blanchiment d’argent sale dans le commerce d’art qui est ciblé, geste qui prend tout son sens au sein de la plus importante foire d’art contemporain du monde, pour la circonstance le nom de la galerie est métamorphosé en ANDATA/BOTERO.

En 1996, « Hommage à Yves KLEIN », reconstitution de l’exposition du vide d’Yves KLEIN en 1958 chez Iris Clerc à Paris, cette manifestation est  parallèle à une exposition de Pierre Descargues « Et si Yves KLEIN  n’était pas mort »à la Galerie Bonnier.

À la foire d’EUROP’ART à Genève, il présente en 1996 « To be free, to be in love »-Hommage à Saint-François d’Assise et Charles Baudelaire ». Deux personnalités paradoxalement reliées pour la circonstance dans leur rapport sublimé à la matérialité - du dandysme baudelairien à l’éloge de la pauvreté franciscaine.

La dernière intervention de Joe FLOUR date de 1998 sous le titre « Circulez, il n’y a rien à vendre ». Sur le stand d’EUROP’ART - Genève sont présentées trois œuvres d’Andy WARHOL, Joseph BEUYS et Marcel DUCHAMP dans le seul but de les faire voir pour leur valeurs intellectuelles et émotionnelles. Une affiche signée, numérotée à 1000 exemplaires est offerte aux visiteurs et aujourd’hui épuisée.

Après cette ultime performance, Joe FLOUR choisit le « Harrar » du retour à son travail de faiseur d’expositions selon le mot de Harald Szeemann en tant que directeur artistique de la galerie/laboratoire ANDATA/RITORNO. L’aboutissement de son travail dans ce lieu est pour lui programmé à une date incertaine dans le retour à sa propre production plastique par un travail de peinture qui sera mené à un paroxysme conceptuel. En effet, l’auteur  après avoir défendu et montré de très nombreux artistes pendant des décennies dans son activité de médiateur culturel, activité considérée à part entière comme pratique artistique , face à la spectacularisation intensifiée du monde de l’art, ne rendra en aucune manière son travail personnel publique dans le cadre institutionnel ou sur le champ du marché de l’art. «  Les arts futurs seront des bouleversements de situations ou rien. » Guy Debord

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Joseph Farine

 

 

 « Call me Arturo »

séquence de la performance, 1991

 

 

 

 

 

 

Joseph Farine

 

 

 « Call me Arturo »

séquence de la performance, 1991

 

 

 

 

Joseph Farine

 

 

 « Call me Arturo »

séquence de la performance, 1991

 

 

 

 

 

Joseph Farine

 

 

 « Call me Arturo »

séquence de la performance, 1991

 

La fiancée de Rimbaud

 

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