Madeleine Spierer

 

 

"Œuvres récentes"

 

 

De la justesse d’un art humble

 

« Frères humains qui après nous vivez, n’ayez les cœurs contre nous endurcis, car si pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plutôt de vous merci », ces vers de François Villon pourraient scander le cortège des personnages que Madeleine Spierer a créé sous le titre « Les gueux ». En héritière indirecte de l’arte povera, elle a gardé de celui-ci le goût du matériau humble sans être tombée , quant-à-elle, dans l’aliénation mercantile inhérente à tout mouvement artistique consacré. L’art pauvre a pris aujourd’hui le détour d’une décoration élégante pour amateur d’art richissime. Madeleine Spierer est de la même génération que le mouvement artistique en question, mais elle, elle a toujours travaillé, quant à elle, loin de l’esbroufe médiatique en oeuvrant dans la délicatesse, la discrétion et la ferveur de l’âme de l’éternelle enfance qui la caractérise.

 

Le cortège des « Gueux » a cette qualité cistercienne de l’humilité, chaque personnage ( façonné de la même matière, à savoir des emballages carton d’œufs), chaque figure de cette lente procession a pourtant son identité, ses caractéristiques, ses spécificités à l’encontre de leur apparente homogénéité formelle.

Où vont-ils ces assoiffés de paix, sur quel chemin d’absolu en quête de sagesse inatteignable ?

Dans quel pèlerinage à l’encontre des valeurs matérielles du lien sociétal actuel vont-ils ?

Fuient-ils ce monde incurable où l’Argent a pris la place de Dieu ? Où vont-ils tous ces manants affamés de justice et de justesse. Assoiffés d’Amour, affamés du jour, ils marchent d’un pas lent sachant que la joie sur terre est toujours à reconquérir et que la mort sera la destinée inéluctable pour chacun. Notre urgence à chacun, étant de vivre de telle façon, que sa venue, dût-elle survenir avec surprise soit de l’ordre d’un pas un peu plus serré vers la sérénité en gain d’éternité.

 

Où vont-ils  tous ces gueux sur leur chemin d’errance, ils sont comme nous en quête d’espérance, s’évadant jusqu’au jour où le ciel leur sourit.

 

 

                                                                                           Joseph Farine

                                                                                           Novembre 2013

 

 

 

 

Madeleine Spierer, vue de l'exposition andata.ritorno, 2013

 

 

vue de l'exposition

 

 

vue de l'exposition

 

 

vue de l'exposition

 

 

vue de l'exposition

 

 

vue de l'exposition

 

 

vue de l'exposition

 

 

vue de l'exposition

 

 

 

 

 

 

L'artiste Diana Dillmann a observé la vie des Gueux de Madeleine Spierer hors de la galerie.
Le film "Les Gueux", présenté pendant l'exposition, est disponible sur DVD auprès de ddill@infomaniak.ch.
 

 

 

 

Extrait du film

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

week-end portes ouvertes 9 et 10 novembre 2013

dès 12 heures à 18 heures

 

Exposition du 9 novembre au 7 décembre 2013

 


andata.ritorno  

laboratoire d'art contemporain

 

37, rue du Stand, 1204 Genève, Tél. 022 329 60 69

Ouvert du mercredi au samedi de 14.00 heures à 18.00 heures

Avec le soutien du département de la culture de la Ville de Genève

 

 

 

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