andata . ritorno laboratoire d'art contemporain
Siripoj
Chamroenvidhya
«Landscapes 2002-2004»
Siripoj
CHAMROENVIDHYA : Noir – Blanc / Espace
Il
est des artistes plus contemporain qu’il n’y paraît de premier
accès. Siripoj CHAMROENVIDHYA est de ceux-là. Présent dans la programmation
d’ANDATA.RITORNO, aux côtés de Jean-François LUTHY, Jean-Marie BORGEAUD,
Jean-Paul Bielmann Reoc, tous artistes travaillant dans le postulat d’une
figuration toujours à réinventer.
« L’époque,
la mode, la morale, la passion », de ces quatre composantes
baudelairiennes de la modernité, l’actualité privilégie sans doute la
seconde et peut-être n’est-ce pas le moyen le plus sûr pour accéder
« infinitésimalement à des traces d’éternité dans le territoire de
l’éphémère ».
La
contemporanéité se mesure trop souvent aujourd’hui à l’unique
duchampisme de l’objectalité, en oubliant que Marcel Duchamp est resté
toute sa vie un grand amateur sinon admirateur de peinture et que sa distance
« infra-mince » vis-à-vis du medium le plus classique, tenait
également du plus grand intérêt et du plus grand respect.. Ses héritiers,
souvent douteux, producteurs de ready-mades par centaine de milliers, oublient
que ce geste n’avait de sens pour Duchamp que dans la rareté et une forme
d’intelligence ascétique.
Plutôt
que d’art contemporain, peut-être devrions-nous parler aujourd’hui
« d’art vivant », pour reprendre le titre d’une revue qui
a fait ses preuves en son temps. Siripoj CHAMROENVIDHYA est donc un artiste
vivant, né à Bangkok en 1957 et habitant
Genève depuis 1980. Ses techniques de prédilection sont le fusain sur papier et
l’utilisation de laques industrielles de différentes couleurs appliquées
sur des panneaux de bois. Le sujet basique de la nature (éléments végétaux,
paysages) constitue l’essentiel de sa représentation, mais celle-ci
glisse parfois vers des propositions à la limite ou purement abstraites. Disons que son champ
d’action plastique est cependant principalement un rapport à l’espace et non pas,
paradoxalement, comme on pourrait le croire de par le choix des technicités et
l’utilisation de supports bidimensionnels, l’investigation de la
surface plane. L’utilisation du noir et du blanc chez Siripoj
CHAMROENVIDHYA est toujours dans une tension vibratoire à la recherche de
profondeur spatiale. – A observer, à voir « de plus près »
littéralement, ces fusains, (où par
ailleurs, l’oblong dans le format est préférentiel) ; la figure du
panorama est souvent présente et va de pair, c’est l’évidence, avec
la notion de grand angulaire. Mais à quel degré exact fonctionne la mécanique
oculaire humaine, nous ne le savons qu’approximativement, le champ de
vision dans les fusains de Siripoj CHAMROENVIDHYA est constamment du côté de
l’élargissement.
Des
moyens sobres, le noir sur fond blanc exécuté avec l’humble outil
d’un bois calciné, cela peut suffire pour prendre et représenter le monde
à bras-le-corps et en enrichir le champ de ses visions.
Parfois,
on assiste dans l’œuvre de l’artiste à l’utilisation de
laques, référence directe à sa culture d’origine. Mais avec le seul
fusain, les pistes sont déjà brouillées, des représentations de paysages
d’alentour ont l’ambiguïté de vues beaucoup plus lointaines, de par
leur facture. Siripoj CHAMROENVIDHYA, artiste et individu fait d’Orient
et d’Occident, producteur de noir et de blanc pour mieux
s’imprégner de l’espace entier, utilise la laque pour nous faire
voir l’illusion de la réflexion- notre propre image piégée dans la figure
picturale par la séduction de la brillance. Il semble nous dire, paraphrasant
un grand cinéaste : « Ce n’est pas une peinture juste,
c’est juste une peinture ».
Et
maintenant, réfléchissez…les fusains !
Joseph FARINE
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Le
paysage selon Chamroenvidhya
EXPO.
L'artiste d'origine thaïlandaise propose un panorama de dessins au fusain en
noir et en nuances
Laurence
Chauvy
Jeudi 18 novembre 2004
Rubrique: Culture
D'origine
thaïlandaise, domicilié à Genève où il a suivi l'Ecole des beaux-arts, Siripoj
Chamroenvidhya esquisse des paysages, et fait plus que les esquisser: au
fusain, au crayon graphite, à la peinture, en noir et en nuances, il impose ses
visions, constituées de montagnes, de fragments de nature, de coins de pays
proches ou lointains qui, en dépit de la fidélité au réel, relèvent davantage
d'une cartographie intérieure.
Le dessin à bras le corps
Le gros de l'exposition consiste en ces dessins grand format, qui misent sur la
proximité, la frontalité, une manière presque d'immerger le spectateur dans le
dessin. Ici, la campagne et même les cimes inaccessibles ne tendent nullement à
disparaître dans un amenuisement croissant des teintes, un effacement des gris.
Elles restent bien présentes, rassurantes d'une certaine manière. Rassurantes,
les figures tutélaires de la terre et de ses «accessoires» que seraient les
pierres, les rocs, les arbres, les fleurs et même les ponts et autres chemins.
Et
rassurante aussi cette façon de prendre le dessin à bras le corps, sans
chercher à biaiser avec lui pour faire neuf, pour faire contemporain.
La petite salle de la galerie abrite quelques peintures, sur un support rouge
foncé, brillant, qui rappelle l'aspect satiné de la laque. Semblables
silhouettes de montagnes, mais apposées d'une main plus économe; l'horizon
échancré rappelle une ligne d'écriture, une calligraphie. Traiter ainsi le
paysage n'est pas plus facile que brosser un visage, composer une page
abstraite. Il y faut le sens de l'équilibre, la générosité dans le geste,
l'acuité du regard. Et la volonté d'adresser ses œuvres à un public, qui
puisse y arrêter son regard.
Vue
partielle de l’exposition, 2004
« sans
titre » Le Wetterhorn, huile sur pavatex, 15 x 100 x 2cm, 2004
« sans
titre », fusain sur papier canson 160g/m2, 65 x 150cm, 2004
« sans
titre », fusain sur papier canson 160g/m2, 65 x 150cm, 2004
« sans
titre », fusain sur papier canson 160g/m2, 65 x 150cm, 2004
« sans
titre » Le Wetterhorn, fusain sur papier canson 160g/m2, 6 x (35 x 50cm),
2004
« sans
titre » Le Wetterhorn, fusain sur
papier canson 160g/m2, 6 x (35 x 50cm), 2004
« sans
titre » d’après Ferdinand Hodler,
huile
sur papier canson 160g/m2, 4 x (10 x 15m), 2004
« sans
titre » installation, huile , laque synthétique sur mdf, 2004
« sans
titre » détail, huile, laque synthétique sur mdf, 2004
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